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Dans cet article on va s’attaquer aux mythes et aux fausses croyances sur le stretching et la flexibilité.
Déjà parce que c’est facile de s’y perdre parmi toutes les informations qui circulent sur la santé et sur le stretching.
Mais aussi parce que tu mérites de traiter ton corps de la meilleure manière possible, sans passer par des « méthodes miracles », ou les discours qui te disent que tu ne seras pas flexible avant des années ou pire, que tu peux faire le grand écart dans 5 minutes.
D’ici la fin de l’article tu auras compris que les routines de stretching c’est pour tout le monde, à tout âge, et qu’il n’y a pas besoin d’y passer toute sa vie.
On commence par mon mythe préféré, celui de trop de pratiquants de musculation.
J’en faisais partie.
Mythe stretching numéro 1: on ne peut pas être flexible et musclé
Je ne sais même pas d’où vient cette croyance.
Soit elle est ancrée par la sensation que l’on a en s’imaginant un body-builder bouger avec autant de grâce qu’une danseuse étoile.
Sinon elle vient de la version inverse, lorsque l’on voit quelqu’un de très flexible, et que l’on s’imagine que c’est (en partie) grâce à sa musculature « fine » qu’elle bouge aussi bien.
En réalité force et flexibilité vont de pair.
Même si un bodybuilder à plus de masse musculaire à déplacer, ce qui est sûr c’est qu’elle n’est pas un frein à la flexibilité, bien au contraire.
Devenir flexible va l’aider à stimuler davantage le muscle et les fibres en améliorant l’élasticité et la force du fascia en lui rendant toute sa place originelle.
Si tu regardes les champions olympiques d’haltérophilie par exemple, ils sont gigantesques, mais flexibles.
Je me souviens quand j’apprenais à faire des squats, je regardais pas mal les meilleurs champions s’échauffer et s’entraîner.
Tu vois tout de suite que ce ne sont pas des briques incapables de se pencher.
Ils peuvent soulever du lourd en faisant le mouvement sur 100% de l’amplitude du muscle.
Bien sûr, nous ne sommes pas des champions olympiques, mais c’est pour dire que tu n’as pas à choisir entre force et flexibilité.
Mythe stretching numéro 2: je ne serai jamais flexible / je suis raide comme un bâton / on est tous comme ça dans ma famille
Je le traduis par : « J’ai la flemme, je pense que ce n’est pas pour moi le stretching. » ou « De toutes façon je n’arrive déjà pas à toucher mon gros doigt de pied alors à quoi ça sert… »
Ne pas avoir d’intérêt pour la flexibilité je peux concevoir (même si normalement tu traînes pas sur ce site du coup), mais il faut faire attention aux croyances limitantes sans les avoir analysé.
Pour qu’une info soit sûre, il faut la tester (au moins pour toi).
La seule chose qui soit une vraie limite à ta flexibilité, c’est que ton système nerveux et fascial n’est pas habitué à ce genre d’effort. Pour l’instant.
C’est comme demander à un débutant en musculation de soulever 100 kilos au développé couché.
La barre ne va pas bouger.
En flexibilité c’est pareil, tout le monde a le potentiel d’être flexible. Il faut juste une certaine structure et régularité dans les entraînements et on peut accomplir beaucoup.
Ta génétique et tes vieilles habitudes vont pas t’empêcher de bien progresser. Par contre la conviction que tu peux pas y arriver elle peut te bloquer à vie.
Mythe numéro 3: Je n’ai pas besoin du stretching, je suis déjà à l’aise pour bouger
Celui-là est plus subtil.
Ton corps ne montrera pas de faiblesse tant que tu ne commenceras pas à vraiment le tester.
En particulier quand on est jeune, tu sens que ton corps est en forme. Et pourtant si tu essayes de faire un squat tu vois que tu peux pas faire le mouvement sans tirer dans les chevilles ou les genoux (ça c’est moi à 23 ans).
C’est pour dire que ne pas se sentir mal, ça peut donner l’impression d’être en pleine forme, alors que le potentiel de ton corps est en réalité bien supérieur.
À l’inverse, quand on pousse son corps à ses limites sans faire suffisamment attention, on se blesse. Ça m’est personnellement arrivé trois fois. Rien de grave, mais assez pour te faire repenser ta manière de voir tes entraînements et pour te donner envie de faire les choses bien.
Rien que 15 minutes de stretching et mobilité deux à trois fois par semaine sont suffisantes pour maintenir un niveau correct de flexibilité.
Si tu rajoutes à ça les échauffements appropriés avant tes entraînements sportifs, tu t’assures d’éviter au maximum les blessures et restrictions.
Je peux pas te dire combien il est important de bien s’échauffer avant de faire de bouger et faire de la musculation.
Quand je débutais, on était un groupe de sept mecs motivés à s’entraîner et prendre de la masse. Parmi nous, il y en a qu’un seul qui ne s’était pas blessé à cause de ce genre de négligence.
Évite de faire comme moi, réduis les charges, concentres-toi sur des mouvements propres, échauffes-toi, et étires-toi pour voir tes résultats exploser sans risque.
Si tu ne pratiques pas de musculation tu peux aussi faire des routines de stretching ou de mobilité, c’est le meilleur entrainement pour un corps mobile.
Mythe numéro 4 : Ça prend des années pour devenir flexible, c’est trop tard pour commencer après la vingtaine
Bien sûr que plus on commence jeune, plus on devient fort et flexible rapidement, comme tout.
Ton ratio de collagène/élastine diminue à mesure que tu vieillis.
Avec l’âge les dépôts de calcium augmentent, tu te déshydrates plus vite et tes muscles sont peu à peu remplacés par des tissus de gras, ce qui te rend bien sûr moins fort et flexible.
Mais ce n’est pas une excuse pour ne pas pratiquer le stretching à n’importe quel âge.
Je recommande juste d’adopter un entrainement approprié. Si on commence à apprendre à un certain âge, il faut des routines plus longues.
Pour faire un calcul simple, tu prends au moins ton âge pour le nombre de répétitions que tu fais pour chaque rotation d’articulation.
Cette technique s’applique aux stretchings dynamiques et pas aux étirements de relaxation où l’on compte juste les secondes au lieu du nombre de répétitions.
Un bon réflexe à adopter, c’est de tout tester.
Sois sceptique.
Si tu sais pas si un truc est bien pour toi, essaye le.
Si tu penses être sûr d’aimer ou de détester une activité, essaye-la.
Quand tu crois tout savoir si un sujet, fais totalement l’inverse, juste pour voir.
Ce réflexe a le potentiel d’améliorer tes routines. Et ta vie aussi si tu veux tester.
Questionne chaque nouveau concept que tu entends (y compris les miens)
Tu es le seul à pouvoir vraiment te connaitre, et savoir ce que tu préfères faire quand tu t’étires.
N’hésite pas à commenter cet article, et nous dire quelles préconceptions tu avais sur le stretching et ce qui t’a fait changer ta vision.
Moi c’était quand j’essayais d’apprendre des mouvements de gymnastique.
Il fallait que je devienne beaucoup plus flexible et j’ai compris que gagner en force et en flexibilité étais non seulement possible, mais que c’était aussi le meilleur moyen d’avoir un corps en pleine santé.
C’était aussi assez fun.
Reste fort et en pleine santé,
Nicolas Fenery